Il y a mille ans, des moines qui avaient reçu Hoedic et Houat en dot y installèrent des paysans de la presqu’île de Rhuys. Ils surent survivre seuls pendant des siècles, ne recevant la visite de leur suzerain monastique qu’une fois l’an, pour percevoir sa dîme. Jusqu’au jour où Vauban s’intéressa à ces deux îles pour la protection de la citadelle de Belle-Île. La garnison qu’il fit détacher devant avoir son aumônier, le diocèse de Vannes affecta un prêtre à chaque île, le premier homme qui sût lire et écrire. Il devint bientôt un seigneur local, prenant en charge non seulement les âmes mais encore la vie économique et sociale de ces petites communautés d’îliens mi-pêcheurs mi-cultivateurs, reclus dans une grande misère. Un jeu de circonstances exceptionnelles, durant le quart de siècle de la Révolution française au Premier Empire, les dota d’une originale structure théocratique qui assura leur prospérité et survécut jusqu’à la dernière décennie du XXe siècle.
Au large de la presqu'île de Rhuys, l'archipel Houat-Hoedic est installé sur les vestiges d'une croupe granitique qui s'étire de Quiberon en direction du Croisic et de l’estuaire de la Loire. Cette configuration a évolué en fonction de la remontée progressive du niveau de la mer pendant les dix derniers millénaires. Vers 7000 avant J.-C., les deux îles n'en faisaient qu'une, séparées du continent par le couloir de la Teignouse qui formait le lit de la Vilaine. Puis vers 3500 av. J.-C. les deux îles se séparent pour longtemps et atteignent leur forme actuelle.
Les îles de Houat et d’Hoedic sont d’une grande richesse naturaliste. Peu d’endroits subsistent sur le littoral continental offrant cette qualité de paysage, ce vaste espace de quiétude et de liberté au contact de la nature. Beaucoup d’espèces s’y trouvent pour de si petits territoires, parmi lesquelles certaines écologiquement exigeantes. Certaines sont protégées ou menacées de disparition. Ce patrimoine naturel des deux îles est un atout majeur pour leur développement mais il demeure fragile. Sa préservation est un défi pour les collectivités et pour tout ceux qui les fréquentent.
Depuis le mythe de l’Atlantide de Platon et l’Odyssée d’Homère, le thème de l’île n’a cessé de nourrir l’imagination des écrivains. Ailleurs singulier qui ne se laisse pas aisément saisir, propice à la rêverie, à la méditation, à la réflexion, où la temporalité est différente, l’île est un espace de fiction idéal qui a inspiré nombre d’artistes.
La plus ancienne mention écrite des îles d’Hoedic et de Houat dont nous ayons connaissance est celle du Grand Routtier et Pillotage de Pierre Garcie dit Ferrande daté de 1483 : Hudic pour Hoedic et Hohac, Hohuac et Houhac pour Houat. Des noms plus anciens, romains, ont bien été associés aux deux îles, mais ces liens nous semblent peu vraisemblables. La graphie de ces deux toponymes mettra beaucoup de temps à se stabiliser et, de nos jours, une certaine fantaisie subsiste sur l’écriture de Hoedic.
Le niveau des océans a évolué de manière importante au cours des temps géologiques, en raison de variations climatiques ou de mouvements tectoniques. À cette échelle de temps, les territoires de Houat et Hoedic ont le plus souvent été non insulaires. Pendant des millions d’années, ils étaient indifférenciés du fond marin puis pendant quelques centaines de milliers d’années, des terres hautes perdues au milieu d’un espace continental glacé. Leur insularité actuelle ne s’est installée que récemment (à cette échelle), au cours de l’Holocène, en présence des chasseurs-cueilleurs du Mésolithique.
Le territoire fini et isolé d’une île en fait une singularité sociologique, historique et naturaliste dont il est tentant d’aborder tous les aspects. Hoedic et Houat sont deux îles sœurs, mais chacune a sa personnalité, son âme, son atmosphère.
Elles ont néanmoins une longue histoire commune et une population de même origine. La connaissance de l’une bénéficie à la compréhension de l’autre aussi bien dans leurs différences que dans l’identité de leur destin.
Créée en 2003 à l’initiative de Pierre Buttin, Joëlle Le Roux, Henri Buttin et Gilles Janin, passionnés de longue date par l’histoire des deux îles, l’association Melvan a pour vocation l’étude, la protection et la promotion du patrimoine historique, naturel, archéologique, social et maritime des îles d’Hoedic et de Houat, de leur environnement, dans une approche plurisdiciplinaire.
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